Pour un séjour unique
à la montagne
Préparation Vélo Montagne : 1 - Le Physique
Tout cycliste qui pratique régulièrement en plaine, a l’habitude des côtes et des circuits vallonnés.
Mais la montagne, c’est autre chose en termes d’intensité et de durée d’effort.
Voici quelques conseils pour vous préparer spécifiquement à la montagne. Un séjour cyclo réussi au Chalet La Source, mérite bien quelques semaines de préparation !
Privilégier la qualité à la quantité
La base de départ, c’est le foncier : des sorties longues, une alimentation qui limite les apports de gras et de sucres rapides. On obtient déjà un rapport poids/puissance correct pour attaquer la préparation spécifique.
L’entraînement spécifique montagne : au moins un mois avant les ascensions de cols, on attaque progressivement de 2 à 4 séances par semaine, en laissant au moins un jour de récupération entre deux séances intensives, et en alternant les thèmes (force, seuil, vélocité, changement de rythme). On commence toujours les séances par un échauffement, pour terminer par une récupération au calme.
Le travail de force consiste typiquement, sur un parcours vallonné, à monter toutes les bosses en surbraquet, à 45-60 rpm, sans augmenter significativement la fréquence cardiaque (i2). On reste assis le plus possible pour faire travailler uniquement les jambes, et on se concentre sur sa technique de pédalage.
Le travail au seuil, vise repousser le plus possible le seuil anaérobie, seuil à partir duquel l’organisme produit plus d’acide lactique qu’il ne peut en éliminer (c'est pourquoi on parle aussi de seuil lactique). Typiquement, ce sera l’allure d’un contre-la-montre, intermédiaire entre endurance et effort court : un tempo soutenu avec forte ventilation mais sous contrôle. On le travaille par des séries en zone i4.
Le travail de vélocité (capacité à « mouliner ») permet de maintenir une bonne oxygénation des muscles et élimination de l’acide lactique.
Par exemple, on va répéter plusieurs fois une petite boucle composée de plusieurs côtes, à forte cadence (90 rpm ou plus) et en zone d’effort i2. Comme l’objectif est de tenir le rythme sur la durée, on travaillera plutôt sur de la « vélocité longue ».
Le changement de rythme (« vélocité courte ») se travaille grâce aux exercices de fractionné inspirés de l’athlétisme. Il s’agit d’alterner en côte des phases courtes en i1/i2 et des accélérations en i4/i5, ceci en position assise ou en effectuant des transitions assis / danseuse.
Ces séances s’accompagnent d’exercices techniques en montée comme en descente.
Pour illustrer, voici quelques exemples de séances (voir en fin d’article les définitions des zones d’effort) :
Type d'effort |
Cadence |
Exemple d'exercice |
Exemple d'exercice |
Force |
Surbraquet |
2 séries de 5 x 1 min (i2), |
3 séries de 5 min (i2) |
Seuil |
80 rpm |
5 séries de 4 min (i4), récup 4 min |
3 séries de 10 min (i4) |
Vélocité |
90-100 rpm |
3 séries de 10 min à 90-100 rpm (i2), récup 10 min |
2 séries de 30 min à 100 rpm ou + (i2), récup 15 min |
Fractionné |
assis 80-90 rpm danseuse 70-80 rpm |
2 séries de 5 x 15 sec (i5) |
3 séries de 5 x 30 sec (i5) |
La Préparation Physique Générale (PPG)
Pour optimiser l’entraînement sur le vélo, rien de tel qu’une bonne PPG. Les meilleurs exercices de musculation pour le cycliste sont les suivants :
Les exercices de gainage, pour renforcer le dos et les abdos. Un bon gainage évite les mouvements parasites (épaules qui bougent, bassin qui tourne…) et améliore le rendement du pédalage.
⇒ Planche (ventrale et latérale), chaise, superman/woman, crunch, rameur…
Les exercices pour renforcer les fessiers, et les cuisses.
⇒ Squats, fentes, escaliers, montée sur les mollets …
Les exercices de pliométrie pour travailler l’explosivité, et être ainsi plus à l’aise dans les changements de rythme sur le vélo.
⇒ Squat jumps, box jump, fentes sautées
Enchaîner ces exercices sous forme d’ateliers, type circuit training, avec 30 secondes d’exercice suivies de 30 secondes de repos.
Des outils de monitoring pour progresser
Les sensations seules peuvent être trompeuses. En permettant de mettre en relation les sensations personnelles et les données objectives, le monitoring apprend à mieux se connaître, mesurer ses progrès, et contrôler son effort lors d’une ascension.
Le cardiofréquencemètre est l’outil de base, la fréquence cardiaque étant en lien direct avec l’oxygénation musculaire.
Le capteur de puissance, de plus en plus populaire, ajoute un plus en permettant de s'affranchir des paramètres externes qui ont une répercussion sur le rythme cardiaque d’un sportif : chaleur, stress, fatigue, hydratation…
Les zones d’effort en vélo
Zone |
Intensité |
% FCM |
Type d’effort – Ressenti - Durée de soutien max pour un niveau moyen |
i1 |
Légère |
< 75% |
Récupération active : |
i2 |
Moyenne |
75-85% |
Endurance : |
i3 |
Soutenue |
85-92% |
Rythme : |
i4 |
Critique |
92-96% |
Seuil : |
i5 |
Sur- |
96-100% |
Tolérance : |
i6, i7 |
Max |
100% |
Sprint : |
Les bons développements : adapter les braquets à son niveau
Evaluez les développements qu’il vous faut pour les ascensions difficiles (pentes supérieures à 10%), en mesurant la cadence - et donc la vitesse - que vous pouvez maintenir, votre « zone de confort ».
Pour cela, il faut vous tester dans une bosse bien régulière.
En pratique, pour passer partout un rapport 1:1 constitue une bonne garantie (dans l’exemple ci-dessus : 34x34). En tous cas, il faut prévoir de la marge pour affronter les passages plus rudes.
Par exemple, pour un plateau de 34 dents / pignons de 28 à 34, voici les vitesses obtenues pour des cadences de 70 à 90 rpm (sur roue standard 700x25) :
Cadence |
Vitesse en km/h selon le développement |
|||
34x34 |
34x32 |
34x30 |
34x28 |
|
70 rpm |
8.9 |
9.4 |
10.0 |
10.7 |
80 rpm |
10.1 |
10.8 |
11.5 |
12.3 |
90 rpm |
11.3 |
12.1 |
12.9 |
13.8 |
Et maintenant, bon entraînement, et rendez-vous au prochain article pour la seconde partie de la Préparation Vélo Montagne : 2 - la Technique ...
A très bientôt au Chalet La Source ! Labellisé Altamonta, c'est l'hébergement rêvé pour les amoureux de la petite reine !